A l'instar de toutes
celles qui l'ont précédée, la résistance des Touaregs est
passée par des étapes historiques remarquables en raison de
la nature de la région que la colonisation n'avait pénétrée
qu'au dernier quart du 19ème siècle, c'est-à-dire
une fois que les choses se soient relativement stabilisées
dans les autres régions du territoire algérien.
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Première étape : Echec des
premières missions
Les populations
touaregs ont estimé nécessaire de faire face à ces missions
de reconnaissance et de prospection et de tout mettre en
œuvre pour les faire échouer car leur objectif consistait en
réalité à préparer le terrain à l'occupation de la région.
Tel fut effectivement le cas pour bon nombre de ces missions
dont nous citerons la mission de Dornot Duperré et Joubert
en 1874 dont les membres furent tués par les Touaregs près
de Aïn Azhar. Les missions religieuses subirent le même sort
puisque les prêtres Bouchart, Minory et Boulimy furent tués
près de Aïn Salah en 1876, outre l'échec de la mission Irwin
Dubarry en 1877..
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Deuxième étape : Emergence du
cheikh Amoud
Cheikh
Amoud fut l'un des résistants et héros des
révoltes populaires durant cette période. En effet, lorsque
l'intérêt des Français pour le Sud algérien se développa, la
résistance du
Cheikh Amoud se manifesta en
tant que défi nationaliste lancé à la puissance coloniale.
Les actions au cours de cette résistance consistèrent à
liquider toutes les missions aussi bien religieuses que
militaires. La mission la plus notoire fut celle qui était
conduite par le colonel Flatters puisqu'elle entrait dans le
cadre du mouvement d'expansion de l'occupation vers
l'extrême sud.
En effet, partie de
Ouargla le 5 mars 1880 au matin, elle traversa le Grand Erg
oriental, son objectif réel étant la recherche de voies
susceptibles de permettre l'occupation du Sahara, reliant
par là toutes les colonies françaises dans le continent
africain. C'était une mission à la fois importante et
dangereuse, qui permit à Flatters d'être promu au grade de
colonel.
A son arrivée dans la
région de Tiamaynine, ses tentatives d'entrer en contact
avec les chefs touaregs des Ajjers et du Hoggar afin de lui
faciliter sa mission essuyèrent un refus. Cependant, il
poursuivit sa route en direction de la région du Gatt, mais
aussitôt arrivé avec ses troupes au lac de Menfough, il
trouva la route coupée. Il essaya néanmoins d'avancer plus
loin jusqu'à ce qu'il tombe sur les Touaregs, prêts à
engager la bataille.
Se trouvant ainsi
cerné de toutes parts, Flatters fut contraint de s'enfuir
pour retourner à Ouargla où il parvint le 17 mai 1880. C'est
ainsi que sa première tentative connut un échec cuisant.
Le 14 Décembre 1880,
Flatters entreprit une deuxième mission à partir de Ouargla
dans le même but, à savoir collecter des informations sur la
région afin d'en faciliter l'occupation. Il prit la route du
Tassili, traversant le Grand Erg oriental, en suivant l'Oued
Iferghar en direction d'Amfid et du Hoggar où il parvint le
18 janvier 1881 et de là, à la colline de Tinfart, Aîn Ziman
vers la Sebkha de Amedghour et Tikhchine.
En février, la mission
parvint à la région de Bir el Ghrama. Dès son arrivée, les
tribus touaregs sous le commandement de leurs chefs dont
Cheikh Amoud et Ahitghel lancèrent une attaque rapide contre
les troupes françaises qui ne purent riposter. Le colonel
Flatters, chef de la mission, fut tué avec certains de ses
compagnons, parmi lesquels messieurs Roche, Ghiar, Marçon,
Denory et Debanort ainsi que beaucoup d'autres que les
sources françaises n'ont pas évoqués et qui sont tombés dans
l'oubli.
- Troisième
étape : Répercussions de la
résistance des Touaregs sur la situation au
Sahara
La
liquidation de la mission du colonel Flatters le 16 avril
1881 est considérée comme le début d'une nouvelle étape dans
la résistance des Touaregs dont les répercussions sur la
résistance populaire furent positives, assurant sa
continuité et mettant d'autre part momentanément un terme
aux ambitions du colonialisme d'occuper le Sahara