La première bataille livrée par Cheikh Amoud contre le colonialisme
français fut l'attaque de la mission militaire d'exploration commandée par le
colonel Flatters et son anéantissement à Oued Tin Trabin, le 16 février 1881.
Ceci eut pour conséquence de retarder de vingt ans l'avancée de l'armée
française au Sahara et de démontrer la volonté des tribus sahariennes de
défendre leurs régions et s'opposer à l'invasion étrangère. Les politiciens et
les chefs militaires français furent ainsi amenés à réviser leur stratégie en
concentrant leur domination sur les oasis et les villes situées sur la route
commerciale avant de s'aventurer dans les profondeurs du Sahara. Mettant en
application le nouveau plan, la France occupera en 1900 les villes de Aïn Salah
et Aïn Sefra.
Le 7 Mai 1902, Cheikh Amoud participera
également à la bataille de Tit, près de Tamanrasset laquelle s'acheva par
l'acceptation par l'Amenokal Moussa Ag Mestan de signer une trêve avec les
Français le 21 Janvier 1904, à Aïn Salah. Cet accord stipulait la reconnaissance
par l'Amenokal de l'occupation du Sahara par les Français et son engagement à ne
pas les attaquer et à œuvrer sous leur autorité.
Cependant, Cheikh Amoud refusa de
reconnaître les points de cet accord et réaffirma sa volonté de poursuivre la
lutte contre les Français. Il s'opposa donc à eux en 1908 lorsqu'ils tentèrent
de s'emparer de Djanet, sa ville natale, les contraignant à reporter la prise de
la ville. L'année suivante, ils recommencèrent leur tentative et réussirent
grâce à leur supériorité numérique et militaire à entrer dans la ville et la
contrôler. La chute de Djanet amena le Cheikh Amoud à se retirer de la région et
rejoindre la confrérie des Senoussya en Libye pour participer avec eux à leur
lutte contre les Italiens.
Toutefois, Cheikh Amoud reviendra de
nouveau au Tassili en 1913 pour diriger la lutte contre l'armée française,
commandée par le général Laperrine. Les autorités coloniales eurent en vain
recours à diverses méthodes pour tenter de réinstaurer la stabilité et la
sécurité au Sahara. Elles commencèrent par proposer une trêve à Cheikh Amoud
mais le leader de la résistance des tribus Touaregs
rejeta tout accord avec l'ennemi, préférant poursuivre le combat et
la lutte, soutenu en cela par les populations de la région du Hoggar et
Tassili.
Cheikh Amoud dirigea de nombreuses
batailles contre les troupes françaises entre 1913 et 1923, c'est-à-dire au
cours de la dernière étape de son combat en Algérie.
Parmi les
batailles les plus célèbres, on citera celle de Djanet en 1918 ainsi que la
bataille d'Issako en 1920. Mais l'avancée constante de l'armée française équipée
d'un armement des plus modernes a contraint Cheikh Amoud Ben Mokhtar à quitter
la région pour retourner dans la région de Fezzane en Libye en 1923, et s'y
installer aux côtés des moudjahidine libyens jusqu'à sa mort en 1928.