Après avoir obtenu
l’accord des cheikhs de la zaouia et l’adhésion d’un
nombre considérable de partisans et alliés, Si Slimane
proclama la guerre sainte et chargea Si El Foudhil de
mobiliser et contacter les tribus et les adeptes de la
tariqa el Bouchikhia disséminés aux
confins du Sahara.
Le 08 Avril 1864, la
résistance fut déclenchée contre le campement de l’armée
française sur la colline d’El Aouina Boubakeur à l’est d’El
Bayadh ; ce qui provoqua le trouble et la peur dans les
rangs des troupes françaises. Par ailleurs, Si Slimane
s’empara du Colonel Boubrit et le tua mais il fut, de
son côté, abattu par les soldats français.
Cette victoire a eu un
impact positif au sein des tribus qui s'empresserent
de rejoindre les rangs de la résistance, notamment après
avoir appris la mort de nombreux officiers français parmi
lesquels nous citerons le colonel Boubrit, le capitaine
Isnard, le capitaine du bureau arabe à Tiaret, l’interprète
Cabissot , le capitaine des spahis Thibault ainsi que son
sous-lieutenant Perrin et le lieutenant des chasseurs
Beaupied.
Après la mort au champ
d’honneur de Si Slimane Ben Hamza, Si Mohamed fut désigné
par les siens pour les diriger et se fit assister, en raison
de son jeune âge, par ses oncles paternels Si Zoubir et Si
Laâla. Ce dernier était connu pour sa vivacité et son
expérience dans la direction des affrontements ainsi que
pour ses capacités de mobilisation.
La résistance fut
renforcée le 17 avril par le ralliement de la tribu des
Ouled Chaïb de la daïra de Boghar dirigés par
l’agha Naïmi fils de Djedid,
avec environ cinq cent cavaliers qui venaient de lancer une attaque surprise contre un camp
militaire français, en mission d’espionnage et de collecte
d’informations sur les mouvements des combattants. Au cours
de cette attaque, le lieutenant Ahmed Benrouila fut
liquidé ainsi que deux officiers français et 11
Spahis.
Compte tenu de ses
développements, le général Yussuf s’empressa de mettre en
place un bataillon à Boghar pour maîtriser les tribus
insurgées et rétablir le calme.
Parmi les batailles les
plus célèbres livrées par Si Mohamed Ben Hamza, il y eut
celle d’Ibn Hatab, le 26 Avril 1864 contre le bataillon du
Général Martineau qui se dirigeait vers El
Bayadh.
Le 13 Mai 1864, eut
lieu la bataille de « Stinine » entre les
résistants dirigés par Si Mohammed et les troupes de
l’ennemi commandées par le Général Deligny, au cours de
laquelle les combattants avaient perdu de nombreux
hommes ; ce qui amena si Mohammed à se retirer vers le
Sud et permit au général Deligny de se venger des
populations isolées.
Profitant de la vague
de chaleur sévissant dans la région, les combattants
s’emparèrent des postes français et donnèrent une leçon aux
tribus alliées au colonialisme. Ils attaquèrent Frenda le 12
Juillet 1864 pour punir les traîtres mais les autorités
françaises avaient renforcé leurs positions en équipant cinq
patrouilles parmi lesquelles celle du Général
« Lugrun » et « Déligny-Martineau »
ainsi que celle de « Jolie-vue ».
Cependant, cela
n’empêcha pas les insurgés de lancer, le 30 septembre 1864
sous la direction de Si Mohamed, une attaque contre la
patrouille du Général "Jolie-vue" basé à Aïn El Beïda, lui
infligeant des pertes sérieuses.
Suite
à cela, le gouvernement français donna
des instructions au Général Deligny et au Général
Yussuf pour briser le siège sur ces régions et Chanzy fut
chargé de poursuivre les combattants. Le Général Deligny
établit son camp à El Bayadh pour encercler les combattants
et surveiller leurs mouvements.
C’est ainsi qu’eut lieu
la bataille de la grotte de Sidi Cheikh le 4 février 1865,
au cours de laquelle Si Mohamed Ben Hamza fut blessé,
décédant des suites de ses blessures le 22 février de
la même année. Son frère Si Ahmed fils de Hamza lui succéda
et compte tenu de son jeune âge, c’est Si Bouzid qui se
chargea d’organiser la résistance durant l’année
1865.
L’année
1866 fut marquée par de nombreux affrontements, batailles au
cours desquelles le colonel « De colombe »
s’illustra par quelques victoires en raison de son
expérience et sa connaissance des régions sahariennes, dont
la plus importante fut la bataille de Chellala en Avril
1866