Des tracts clandestins firent mis en
circulation, appelant les Algériens à boycotter les élections municipales et
Abbas déclara en janvier 1944 que la situation était grave, qu'il ne pouvait
être question d'attendre la libération de la France tandis que l'Algérie
demeurait une terre française. Il appela les Algériens à boycotter les
élections et ne pas s'inscrire sur les listes électorales françaises.
Les voix des ulémas s'élevèrent pour
traiter tous ceux qui accepteraient la nationalité française d'impies et de
traîtres.
Ferhat Abbas s'engagea au nom des Amis du
Manifeste à oeuvrer à la distribution des richesses aux paysans, à s’opposer à
la féodalité et aux couches privilégiées et que leur objectif était
l'instauration d'une république algérienne rattachée à la France une fois que
celle-ci se serait libérée de l'idée de colonialisme impérialiste.
L'année
1944 s'était à peine achevée que le mouvement national était devenu plus
politique, bénéficiant d’un soutien plus fort et jouissant d'une solide
expérience. Par ailleurs, il s'était engagé avec les Français dans une phase de
défi et d'affrontement, démarche jusque là inconnue, phase qui s'acheva par les
massacres du 8 mai 1945.