- Création de l'UDMA |
A sa sortie de prison en avril 1946,
Ferhat
Abbas procéda à la création de l’Union Démocratique
pour le Manifeste Algérien. Il réunit les militants dans le cadre de l’Union sur
la base du programme du Manifeste Algérien. Tous les militants de l’élite
algérienne qui avaient participé à l’élaboration du Manifeste Algérien
rejoignirent l’Union. Parmi eux figurent des avocats tels que Boumendjel, Kaddour Sator,
des médecins tels que Saadane, Benkhelil et Ahmed Francis
etc.
Abbas publia un communiqué par lequel il
dénonçait les crimes du colonialisme lors des massacres du 8 mai 1945,
démontrait qu’il avait déployé des efforts pour la coopération algéro musulmane,
insistant sur la non implication des Amis du Manifeste dans ces crimes,
ceux-ci ayant organisé une manifestation pacifique et n’ayant appelé qu’à la
paix, au calme, à l’union et à la compréhension mutuelle entre Européens et
Algériens. |
2- Programme de l'UDMA
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L'Union
Démocratique a axé son programme sur le contenu du Manifeste Algérien,
réaffirmant son attachement à œuvrer à la concrétisation de la liberté et de
l'égalité, son refus de l'assimilation et de la scission avec la France, compte
tenu de l'accession récente, de son point de vue, du peuple algérien à la
démocratie, aux sciences et à l'industrie, et qui se doit donc de s'associer à
une grande nation libre et se frotter à une démocratie française ancienne.
Tout en affirmant que ceci constituait les positions de son mouvement et
leur expression, ABBES émit des réserves par rapport au MTLD et affirma qu'il
oeuvrait pour la compréhension entre Algériens et Européens dans le cadre d'un
état libre, rattaché à la France. Son programme est clairement exprimé dans
ses documents notamment à travers la Résolution de politique générale- votée par
le Congrès interfédéral de L'UDMA (3-5 octobre1947 Blida).-Extrait de la
Résolution votée au congrès de l'UDMA - Sétif (25-27 septembre 1948)
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3- Position de l'UDMA par rapport à la
lutte de libération |
Ferhat Abbas, secrétaire général de l’Union
a commenté les opérations intervenues au cours de la nuit du déclenchement de la lutte de
libération en novembre 1954 en disant : « C’est
le désespoir, le chaos et l’aventurisme ». Le comité central de l’Union
s’était réuni le premier novembre pour étudier la possibilité de fournir de
l’aide aux victimes du séisme d’El Asnam et des conséquences politiques
engendrées par la scission du Mouvement
pour le Triomphe des Libertés Démocratiques. Il fut
contraint d’étudier la nouvelle situation engendrée par le déclenchement de la
Révolution, considérant que ce n’était là que la conséquence des mises en garde
adressées par l’Union aux autorités françaises et une réaction à l’oppression et
la fraude.
L’Union ne croyait pas que le Front de Libération
Nationale résisterait devant les troupes
françaises, ni que la violence révolutionnaire ouvrirait la porte aux
négociations et manœuvres avec les Français.
Abbas écrivit que la violence ne résolvait
rien et que de ce fait, il était opposé à la lutte armée, proposant aux Français
le respect de la loi, le retour à la liberté de vote et l’adoption du principe
de l’égalité dans la représentation entre Musulmans et Européens. Il précisa que
ces propositions étaient en totale contradiction avec les principes de la
déclaration du premier novembre 1954.
Ferhat
Abbas poursuivit sa politique d’opposition aux principes du Front de Libération
Nationale, soutenant la politique de réformes de Soustelle avec lequel il entama
des négociations par le biais de son représentant, Ahmed Francis
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