La résistance
dans la région du Djurdjura ne s’est pas arrêtée avec la mort au champ d’honneur
du Chérif Mohamed al Amjed dit Boubaghla
(l’homme à la mule) mais se poursuivit sous la direction du Chérif al Mokhtar
ben Kouider at-Titteraoui, dit Bouhmara (L’homme à l’ânesse). Son père s’était
déjà insurgé, dans la région du Djurdjura, aux côtés du chérif Boubaghla auquel
il succéda à sa mort en tant que khalifa.
Cependant son
état de santé lui interdisant de poursuivre le combat et la résistance, il
désigna son fils à sa place et le présenta en tant que chef. Il était appelé
Bouhmara parce qu’il avait adopté comme monture pour ses déplacements une
ânesse. Ses collaborateurs étaient Boudouani et Arezki Bourenane et surtout son
père qui était le cerveau et le planificateur de toutes ses actions.
Au départ,
Bouhmara ne rencontra aucun encouragement ni sollicitude de la part des
chouyoukhs de la région qui l’accueillirent avec tiédeur, voire avec froideur;
ce qui l’obligea à partir à la recherche de partisans et alliés. Il se dirigea
vers Béni Feraoucène et Béni Chouaïb et prit contact avec Lalla Fatma Nsoumer dans le village
de Ouerja. Il se rendit ensuite à Béni Mellikèche qui fut à plusieurs reprises
pour les insurgés une citadelle imprenable et le siège de la
résistance.
La résistance de
Bouhmara se mit à se propager et s’étendre, malgré toutes les difficultés qu’il
a rencontrées notamment après le renforcement de la surveillance exercée par les
autorités françaises sur les indigènes en vue de mettre fin à la résistance dans
la région.
Bien que la
circulation sans autorisation entre Beni Menguellat et Beni Youcef fut
interdite, il réussit néanmoins à avoir le soutien de certains parmi ceux qui, à
priori, s’opposaient à son mouvement tels que Cheikh Ouarab à Béni
Rathen.
En dépit de la
durée de vie limitée de son mouvement, il avait dirigé de nombreuses attaques
parmi lesquelles celle du 31 Août 1855 contre certains informateurs français et
leurs collaborateurs au village de Djamâa Sahridj et ses environs et celle de
Mekla au cours de laquelle, il y eut de nombreux morts et blessés des deux
côtés.
Les
circonstances ont fait en sorte que Bouhmara trouve la mort de la main de l’un
de ses adversaires qui l’avait livré au Colonel Boubrit lequel ordonna qu’on lui
tranche la tête en public le 29 décembre 1855 afin de semer la terreur parmi
les populations.
Avec sa mort au
champ d’honneur, une autre page de l’histoire de la résistance dans la région du
Djurdjura fut tournée