Le développement de la
puissance algérienne autour du bassin méditerranéen a été à
l'origine d'une coalition des puissances européennes contre
elle. Par conséquent, elle devint pour la politique
européenne un objectif qu'il fallait absolument détruire et
les états européens en arrivèrent à exposer la question
algérienne au cours de leurs congrès. Après l'avoir
évoquée au cours du Congrès de Vienne, elle fut exposée de
façon claire lors du congrès d'Aix la Chapelle en 1818. La
position de l'Algérie à cette époque était enviée par les
Européens, ce qui a engendré une sorte de concurrence entre
eux pour savoir qui allait en bénéficier. C'est finalement
la France qui a eu gain de cause dans l'occupation de
l'Algérie après avoir détruit la flotte algérienne au cours
de la bataille de Navarin en 1827.
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C'est au début du
seizième siècle que l'Etat Algérien moderne a pris naissance
et au cours du dix-septième siècle, l'Algérie commença à
prendre ses distances avec l'Etat Ottoman jusqu'à ce qu'elle
obtint son indépendance totale et que son gouverneur fut
désigné par la voie des élections. La marine algérienne
avait réussi à étendre son influence sur la côte ouest de la
Méditerranée et par là imposer la souveraineté de l'état
algérien sur tous les pays européens ayant des débouchés
maritimes, notamment sur le pourtour de la mer Méditerranée,
leur imposant des impôts et taxes pour le simple passage de
leurs navires par la mer Méditerranée. La plupart d'entre
eux furent amenés à conclure des traités et accords avec
l'Algérie. En 1561, les relations algéro-françaises
furent nouées sur cette base et se renforcèrent durant la
Révolution française en 1789 lorsque les régimes européens
entreprirent de cerner le gouvernement de la Révolution
Française qui n'a trouvé aucun appui en dehors de l'état
algérien dont le gouverneur accepta de lui fournir son aide
consistant à lui accorder des prêts sans intérêts et
l'approvisionner en blé algérien afin de lui éviter la
famine. Cependant la France, faisant montre d'ingratitude
s'est révoltée contre l'Algérie en refusant de s'acquitter
de ses dettes. Ceci a été à l'origine d'une grave crise
entre les deux états qui s'est achevée par l'incident de
l'éventail, puis le blocus maritime et enfin l'occupation
effective. |
L'une des
premières causes fut les revendications territoriales que la
France briguait dont la plus notoire était le fort d'El Kala
dont la France voulait faire une base arrière. A cela
s'ajoutent les visées des souverains français, de Louis XIV
à Napoléon Bonaparte, lequel avait insisté pour occuper
l'Algérie afin de mettre fin à la présence anglaise dans le
Bassin Méditerranéen. En 1802, il avait juré d'occuper
l'Algérie, de la dévaster et d'avilir ses habitants afin de
garantir la sécurité pour ses navires dans le bassin
méditerranéen. Dans ce but, il dépêcha l'officier
Boutin pour espionner l'Algérie et
concevoir un plan pour son occupation. Cependant, le projet
de Napoléon échoua, suite à l'amplification de ses problèmes
sur le continent européen et sa défaite devant les états
européens alliés au cours de la bataille de Waterloo en
1814. Mais la famille royale des Bourbons qui avait pris
en main les affaires de la France après le congrès de Vienne
en 1815 a réactivé le projet d'occupation dans le cadre de
ses prétentions politiques sous le règne de Charles
X lequel a régné sur la France en 1824.
Celui-ci a estimé que l'occasion était propice pour
entreprendre une expédition militaire contre l'Algérie, qui
lui permettrait à la fois de liquider ses opposants
politiques et résorber le mécontentement du peuple français
mais également de barrer la route à la Grande-Bretagne dans
la zone méditerranéenne. Ajoutons à cela le recours au
prétexte du " coup d'éventail " jugé comme un affront
politique pour elle.
La France se
sentait investie d'une mission de protection du catholicisme
et la victoire sur l'Algérie était considérée comme une
victoire du christianisme sur la religion musulmane. C'est
ce qu'il faut déduire des propos du commandant français
Clermont di Tonio lorsqu'il imposa un blocus maritime sur
les côtes algériennes en disant : " La volonté divine a
voulu que le feu sacré de Votre majesté soit rallumé en la
personne de votre Consul de la main du pire ennemi du
christianisme. Il se peut que la chance nous soit offerte à
cette occasion de propager la civilisation parmi les
indigènes et de les convertir au christianisme ". Il y a
eu également le tableau brossé par le commandant de
l'expédition française De
Bourmont lors de la fête donnée sur la
place de la Casbah à l'occasion de la victoire et au cours
duquel il avait dit : " Sire , par cette action (la
conquête), une porte s"est ouverte pour le christianisme sur
les côtes d"Afrique et notre espoir est que cela constitue
le début de la prospérité pour la civilisation qui avait
disparu de cette contrée. " Telles étaient les causes
religieuses pour l'expédition française en Algérie et sur
cette base, les historiens s'accordent à dire que la France
avait en fait décidé d'occuper l'Algérie et avait donc
dressé des plans, fomenté des complots, préparé le
nécessaire et avait ensuite cherché les prétextes
fallacieux.
La France a
fait en sorte que la terre d'Algérie lui revienne en tant
que colonie compte tenu de sa richesse en matières premières
afin d'impulser son économie qui avait un besoin urgent de
se développer et d'être redynamisée, outre les revenus
considérables engendrés et de l'exportation de ses produits
pour lesquels elle n'arrivait pas à trouver de marchés.
A ce propos, le général
Bugeaud, père de la
colonisation en Algérie avait dit : "
L'Algérie va recourir, pendant une longue période, aux
produits industriels de la France et l'Algérie pourra
fournir à la France des quantités considérables de matières
premières nécessaires à l'industrie "…. D'autre part, la
bourgeoisie française a estimé que l'occupation de l'Algérie
allait lui rapporter des profits considérables dans la
mesure où elle constitue un vaste marché pour ses biens et
une source importante de matières premières outre le fait
qu'elle constituera un réservoir de main d'œuvre à bon
marché. Elle permettra également l'implantation de
l'excédent de population de l'Europe et de la France qui
sera orienté vers le développement de l'agriculture parce
que la terre d'Algérie est une terre fertile capable de
donner diverses sortes de fruits de même que l'Algérie
deviendra un grenier pour l'Europe.
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Le 16 juin 1827, la
France déclara la guerre à l'Algérie parce que le régent en
Algérie, le Dey
Hussein, avait refusé de présenter des
excuses au gouvernement français d'autant plus que la flotte
algérienne , protectrice de l'Algérie et des musulmans dans
la Méditerranée avait été détruite dans la bataille de
Navarin dans la presqu'île de Mora en Grèce en 1827. Le
nombre des troupes militaires envoyées par la France pour
occupe l'Algérie se présentait comme suit : 36 mille
fantassins et quatre mille cavaliers à côté des navires
transportant le ravitaillement ainsi que l'artillerie et
l'équipement de guerre nécessaire pour l'expédition dirigée
par le Comte de Bourmont. Cette armée avait, par le
passé, participé à la plupart des guerres menées par
Napoléon sur le continent européen ; ce qui lui a conféré
une expérience certaine dans le domaine militaire.
L'expédition militaire a débuté au port de Toulon en passant
par les îles espagnoles en Méditerranée jusqu'au golfe de
sidi Ferruch. Le Dey Hussein Pacha était informé des
mouvements de l'expédition par le biais de ses espions
jusqu'à son arrivée en Algérie ; et on avait dénombré 1870
canons sur les navires de l'armada française.
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Les préparatifs
algériens pour faire face à l'expédition militaire étaient
très faibles vu qu'ils consistaient essentiellement en
volontaires (cavaliers et fantassins) n'ayant pas
l'expérience nécessaire pour affronter les forces
d'occupation. Leur nombre n'excédait pas trente mille
mobilisés dont neuf mille cavaliers. L'artillerie était
quasiment inexistante contrairement aux français et le 14
juin 1830, à l'arrivée des armées françaises aux côtes
algériennes, les troupes algériennes avaient tenté de
s'opposer à elles, les empêchant de débarquer sur la plage
de Sidi Ferruch. A la tête de ces troupes, il y avait le
gendre de Hussein Dey, le dénommé Ibrahim Agha, qui n'avait
aucune expérience militaire contrairement au commandant
précédent Yahia Agha qui avait été destitué. L'ignorance
des questions militaires était à l'origine de la mise en
place d'un plan faible le 18 juin 1830, consistant à lancer
une attaque sur les deux ailes de l'ennemi et de l'affronter
au corps à corps. Ensuite aurait lieu le rassemblement des
forces algériennes sur la colline de Staouéli, à l'ouest de
la Capitale. Par ailleurs, El Hadj Ahmed Bey, gouverneur
de Constantine, qui était un homme politique et militaire
présenta un plan militaire stipulant qu'il ne fallait pas
donner l'occasion aux troupes de l'ennemi d'effectuer un
débarquement terrestre, qu'il fallait les frapper et
détruire leurs arrières afin de couper l'approvisionnement
militaire de l'armée. Il sera ainsi possible de la détruire
définitivement. Cependant Agha Ibrahim a négligé ce
plan, le railla ainsi que son auteur. Non seulement, il n'en
a pas tenu compte mais il ordonna l'avancée des troupes
algériennes pour affronter les troupes françaises organisées
lesquelles n'attendant que cela, ont procédé à une attaque
surprise et très dure contre les troupes algériennes,
traversant le front algérien qui voulait l'empêcher
d'avancer vers la Capitale et la conquérir. Tel était
son objectif et devant la faiblesse d'Ibrahim Agha et la
mauvaise gestion de ses troupes, ce fut la défaite qui a
ouvert la voie au Comte De Bourmont en direction de la
capitale pour la conquérir. Ne rencontrant aucune
opposition officielle, il a pu imposer au Dey Hussein Pacha
le traité de reddition du 5 juillet 1830 qui a permis à
l'ennemi de conquérir la capitale et d'arborer ses étendards
sur les forts et les sièges des institutions. Par
ailleurs, il ne respecta pas les termes du traité et ne tint
pas tenu ses promesses, mettant la main sur les trésors de
la Casbah et sur le Trésor qui contenait plus de 52 millions
de Francs-or. Parallèlement, il renvoya les éléments de
l'armée algérienne à l'extérieur de la capitale et prit
possession de leurs biens ainsi que les biens habous. La
mosquée Ketchawa fut transformée en église et ce, deux ans
seulement après l'occupation et après s'être livré au
massacre de plus de deux milles fidèles enfermés à
l'intérieur de la mosquée. Par ailleurs, l'artillerie de
l'ennemi avait démoli les portes de la villes entre autres
Bab el Oued , Bab Azzoun, Bab el Djazira et détruit les
parcs, les canalisations d'eau et les vergers. Ils s'étaient
répandus sur le sol algérien, semant la désolation et
défigurant le visage de la capitale.
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