Au cours de cette phase, Boubaghla avait entrepris
certains préparatifs parmi lesquels :
-
Définition des
principaux objectifs à frapper en premier telles que les personnalités inféodées
au colonialisme, des officiers français ou des postes
militaires
-
Définition des
zones stratégiques vers lesquels il serait possible de se replier en cas de
nécessité.
-
Incitation et
mobilisation des différentes tribus pour qu'elles se joignent à
lui.
Une fois les préparatifs achevés, il
proclama la résistance en attaquant, le 10 mars 1851, Azib Benali Chérif, chef
de la zaouia de Chellata près d'Akbou et l'un des collaborateurs de la
France. Cela eut pour effet de susciter l'inquiétude dans les rangs des troupes
françaises basées à Sour El Ghozlane.
En réaction, les autorités coloniales
décidèrent de mettre en place un poste militaire à Béni Mansour, sous le
commandement du Colonel " Boubriter". Certains rapports présentés par
le Colonel d'Aurelle rapportent comment Benali Chérif a fait endosser aux
autorités françaises la responsabilité de ce qui lui est arrivé puisqu'elles
n'avaient pas su assurer sa protection. L'ambition du Chérif Boubaghla ne se
limita pas à cette victoire mais il jugea de son devoir de liquider Benali
Chérif et pour cela il appela à la tenue d'une réunion avec les Beni Ijjer,
Yelloula, et la zaouia Ibn Driss pour étudier la situation. En réalité,
il espérait gagner de nouveaux partisans à Yelloula ou Sameur.
Au cours de la réunion, il fut décidé
d'attaquer de nouveau Ben Ali Chérif à Chellata. Des affrontements eurent lieu
au cours desquels dix de ses compagnons furent tués et il fut contraint de se
replier vers le village "Ibouziadène" à Béni Mellikèche.
Compte tenu du danger représenté par son
mouvement, les autorités françaises mobilisèrent des troupes importantes sous
les ordres d'officiers et généraux tels que d'Aurelle, Balanger, Bosquet ,
Camou.
Après sa défaite au cours de l'attaque de
Chellata, il réorganisa ses troupes et attaqua de nombreux postes français,
faisant du village de Béni Mellikèche, le quartier général pour son activisme et
ses attaques. Toutefois, en dépit des succès enregistrés un peu partout, il fut
contraint de quitter le versant sud des monts du Djurdjura. Il se rendit sur le
versant opposé et s'installa chez les Béni Sadqa demeurant au nord de la région
du Djurdjura. Là Boubaghla se mit à appeler les populations à la résistance et
réussit à acquérir l'adhésion des tribus des Maâtkas, Béni Mendes, Guechtoula ,
Béni Koufi, les Mechtras, les Béni Bouguerdane, les béni Smaïl et
Friqat.
Le 18 Août 1851, Boubaghla réussit à
imposer une défaite à l'armée française commandée par le capitaine
"Bichaux"dans une bataille près de Boghni. Les autorités coloniales
répondirent par une expédition dirigée par le général "Pélissier" qui
dura un mois entier au cours de laquelle certaines tribus de la région furent
soumises telles que la tribu des Béni Koufi, Boghni et de Beni Mendès.
Boubaghla décida alors de retourner à Béni
Mellikèche afin de rallier de nouveaux partisans pour alléger le siège sur
certains hameaux. Il déplaça son action vers la région côtière à la tête de
certaines tribus révoltées de la région de Béjaïa. Avant la fin de l'année 1851,
la plupart des tribus de la région avaient répondu à son appel, amenant ainsi la
France à réaliser la difficulté de la mission qui l'attendait.
Le 25 Janvier 1852, eut lieu l'affrontement
avec les troupes françaises au cours d'une expédition organisée par
"Bosquet" à laquelle participèrent près de 3000 éléments des
fantassins français et qui occasionna des pertes dans les rangs du Chérif
Boubaghla et ouvrit la route entre El Kseur et Béjaïa qui est également celle
qui relie la région à la Capitale.
Boubaghla
continua à se déplacer d'un village à l’autre, tentant de rassembler les
partisans et les disciples jusqu'au jour où eut lieu l'affrontement avec les
troupes de Boubrit dans la région des Ouadhias le 19 Juin 1852 au cours duquel
il fut blessé à la tête mais ses partisans poursuivirent néanmoins la résistance
sous le commandement de certains de ses proches tels que Mohamed Ben Messaoud
d'Ounougha et Ahmed Ben Bouzid du clan Bourenane apparenté au clan des Ouled
Mokrane